Mais il faudra attendre le XIX siècle et la «Belle Époque», pour que la ville thermale sorte de terre avec une architecture assez hétéroclite, dictée par les souhaits et demandes d’une clientèle très exigeante car relativement aisée. Il faut dire qu’à l’époque la Sécurité Sociale n’existait pas !
Clientèle venue pour guérir, mais aussi se divertir. « Prendre les eaux » consistait certes, à se soigner, mais aussi et surtout à se distraire, ce qui explique que les villes d’eau possèdent ce qui est nécessaire à la villégiature : parcs, casino, kiosque à musique…
C’est Jean Giraudon, un entrepreneur audacieux, qui va créer en moins de dix ans une véritable ville thermale.
Au début des années 1900, l’hôtel des Bains Romains est modifié et agrandit. Son architecture Belle Époque est extrêmement intéressante avec de vastes salles et salons, un escalier monumental, des décors de Stuc, des planchers fougères « style Versailles », une salle de billard, un parc arboré d’essences rares et un petit belvédère propice au repos en plein air.
Jean Giraudon va également entreprendre de nombreuses constructions :
– Les Grands Thermes à l’emplacement des anciens Bains Boëtte de style néo-renaissance en forme d’hémicycle, Office du Tourisme aujourd’hui.
– La rotonde ou pavillon des sources est une buvette thermale, sa structure de fer et de verre lui confère une grande légèreté.
– La chapelle des baigneurs qui présente une architecture de style néo-roman.
– Les villas destinées aux médecins, notamment celle des Docteurs Porge, Siguret (Maïzou), Roux (du dolmen et de la tour), Versepuy (Saint Hubert), Serrane.
– La remarquable « Villa Russe » construite pour la famille du Prince Orloff dans un style orientalisant et classée monument historique le 29 décembre 2004.
– L’hôtel du Parc aux dimensions monumentales pour une petite station, avec un confort luxueux.
– Le casino qui malheureusement a brulé en 1936 et a été reconstruit dans les années 50 dans un style bien différent.
– Le kiosque à musique où des concerts avaient lieu les soirs d’été.
– Le parc thermal comprenant celui du Dolmen et celui du casino, aménagé le long de la rivière Courançon, enjambé par deux élégantes passerelles en rocaille, style très présent dans les stations thermales.
– Le viaduc piéton destiné à relier les deux parcs et qui a comme particularité d’être l’un des premiers en France avec des arches en béton armé.
– Les Bains Cornadore assez modestes sont acquis après 1907 par la Société thermale qui y réalise d’importants travaux de restauration. Les parois et les cabines sont carrelées de magnifiques céramiques décorées Art Déco, les sources sont installées sous une voute de verre.
Ces thermes, qui sont les plus petits du Massif Central, ont été inscrits sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques le 3 février 2011.
Jacques Mandon (un autre bâtisseur) construit également deux hôtels, le Paris grand bâtiment sur quatre niveaux, avec une véranda en bois et le Thermal en tant qu’annexe du Paris.
– La Marquise de Sévigné, salon de thé et chocolaterie construite en bois et pierre de Farges (tuf volcanique) avec une architecture en harmonie avec la station. Aujourd’hui elle s’appelle la Source Rouge comme le pavillon de la source voisine.
– Le pavillon de bois au toit de zinc abritant la source Morange à la sortie de Saint-Nectaire en direction de Murol.
Source : Joëlle Crozet- Vaugelade – Association de Sauvegarde du Patrimoine Thermal de St Nectaire.
Itinéraire G.R. à moins d’1 km